Discours Festival Sourd Métrage

Excellences, Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique,

Monsieur le Représentant de l’UNICEF au Gabon,

Monsieur le Directeur de l’Ecole nationale pour Enfants Déficients Auditifs (ENEDA)

Madame le Secrétaire Général du Festival Sourd Métrage,

Monsieur le Secrétaire Général de l’Association Conteur Africain,

Mesdames et Messieurs les  parents d’élèves,

Distingués Invités,

 

 

C’est un honneur pour moi de prendre la parole dans cet établissement, à l’occasion d’une activité initié en 2011 et qui se pérennise pour la plus grande joie de la jeunesse sourde de l’ENEDA et des familles concernées.

 

Je voudrais, dès à présent, remercier les Associations Conteur Africain et Sourd-Métrage qui rehaussent par leur présence la première édition du festival Sourd-Métrage à Libreville dont le thème est « les sourds au cœur de la ville ».

 

A ce jour, la mission qui m’incombe auprès des sourds et muets relève d’un domaine qui m’était jusqu’à présent quasiment inconnu. C’est donc sans a priori que je m’inscris dans la ligne d’un engagement ferme et continu auprès des personnes sourdes et auprès de la société civile pour qu’elles y trouvent toute leur place.

 

Monsieur le directeur, j’ai suivi avec une attention soutenue votre exposé. Je puis vous assurer que j’ai pris bonne note de tous les problèmes que vous évoquez. Soyez assuré que le Gouvernement de la République, conduit par Monsieur le Premier Ministre Pr. Daniel ONA ONDO, sous l’autorité du Chef de l’Etat son Excellence Ali BONGO ONDIMBA a bel et bien pris la mesure de la situation ainsi qu’en témoigne le nouveau Pacte Social.

La surdité, comme la situation des personnes sourdes et malentendantes est une problématique transversale. Elle demande une réponse dans tous les secteurs. Le Ministère en charge de la Solidarité Nationale  collaborera étroitement avec tous les autres ministères et notamment :

 

  1. Avec le Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement technique et Professionnel, pour un meilleur accès des personnes sourdes aux établissements spécialisés, mais aussi aux établissements scolaires et techniques ordinaires, en y introduisant l’enseignement de la langue des signes gabonaise (LSG).

 

  1. Avec le Ministère de la Santé, pour faire en sorte que les personnes dont le handicap demande des soins puissent avoir accès aux services nécessaires.
  2.  Avec le Ministère de la Culture, des arts et de l’Education civique, pour développer et promouvoir les talents des enfants sourds, à l’instar de ce que fait l’Association Sourd-Métrage à Nancy en matière de cinématographie. D’ailleurs, nos élèves l’ont prouvé en obtenant le prix du meilleur scénario lors de la 5ème édition du Festival Sourd Métrage.

 

  1. Avec leMinistère du Commerce, des Petites et Moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Développement des Services, pour que les personnes sourdes soient formées à la création et à la gestion de petites entreprises ciblées et ainsi répondre à leur besoin d’autonomisation économique.

 

  1. Avec le Ministère de la Justice, Garde des Sceaux, pour militer en faveur d’un meilleur accès à la connaissance de leurs droits à travers des formations ciblées.

 

  1. Avec le Ministère de la Jeunesse et des Sport, pour une collaboration technique avec le service social spécialisé de l’ENEDA dans l’optique d’un travail permettant aux jeunes sourds et malentendants d’avoir accès aux activités sportives et aux loisirs.

 

  1.  Avec le Ministère du Travail de l’Emploi et de la Formation professionnelle, pour une formation professionnelle qualifiante et diplômante.

 

  1. Avec leMinistère de l’Egalité des chances, pour une vigilance accrue et des plaidoyers en faveur des droits linguistiques, sociaux, culturels et économiques des personnes sourdes.

 

Parmi les actions que nous ne saurions tarder à entreprendre nous retiendrons la reconnaissance de la Langue des Signes Gabonaise (LSG), la mise en place d’une commission scientifique de recherche sur la LSG  composé de sourds et d’entendants; le développement d’un bon accès à l’éducation et à la scolarisation, - avec un parcours constant; la formation professionnelle diplômante et qualifiante, ainsi que l’emploi ne peuvent être omis car c’est une question d’équité.

 

 

Cet engagement n’est pas seulement  le mien, il est aussi celui des parents, amis et collègues, depuis des années. Que tous ces acteurs soient ici  remerciés et qu’ils n’aient de cesse d’accompagner le Gouvernement par leur soutien.

Mesdames et Messieurs,

Distingués invités,

 

Je sais pouvoir compter également dans cette bataille sur la mobilisation de la Société Civile à travers la représentation associative et j’aurai à cœur de l’appuyer, de la soutenir et de l’encourager. 

Je voudrai incarner pour tous, enfants et adultes sourds et malentendants, ainsi que tous les autres partenaires de l’ENEDA et agents du département ministériel dont j’ai la charge, une tutelle engagée à combattre énergiquement sur le front de l’intégration authentique des personnes sourdes.

 

 

A vous, mes chers concitoyens vivant avec une surdité, je veux dire que mon rôle est d’être à vos côtés. Je ne tomberai pas dans le piège des promesses faciles. Néanmoins, je puis vous assurer que je m’efforcerai de travailler avec vous pour que l’accès équitable à l’éducation, à l’emploi, aux soins médicaux et plus généralement le respect de vos droits soient de moins en moins des mots et chaque jour davantage une reconnue et promue par tous.

 

A vous, membres de la communauté éducative de l’ENEDA, tout en vous remerciant pour vos efforts, je souhaite toujours sentir chez vous l’urgence provoquée par la difficulté extrême de la situation de nos concitoyens sourds et la fougue qu’appelle la réponse à cette urgence.

 

Quant à vous Monsieur le Directeur, vous pouvez compter sur mon soutien ainsi que sur celui de tout le personnel du Ministère de la Prévoyance Sociale et de la Solidarité Nationale.

 

Mesdames et Messieurs,

Distingués invités,

 

Vous me voyez… et vous m’entendez… Je voudrais que ma voix porte loin. En ce jour, comme pour les jours qui viennent, je souhaite que chacun découvre, comprenne, reconnaisse ou proclame que la surdité n’est pas une fatalité qui écraserait la personne qui la subit.

 

Vivre avec une surdité,  ce n’est pas ne plus avoir de capacités, mais c’est vivre avec un potentiel différent !

 

Je sais qu’avec un minimum de soutien, avec un effort d’adaptation, avec le courage que donnent la dignité et l’espérance, une personne sourde peut mener une vie active et comblée comme un citoyen à part entière et non comme un citoyen entièrement à part.

 

Cela, je ne le dis pas comme un vœu pieu… c’est ce que je viens de découvrir par mon arrivée parmi vous.

 

Je vous remercie !